vendredi 11 janvier 2008

En attendant mai 2008

Pendant deux heures et demie notre président grand maître compulsif et volubile dans la stratégie de la communication a tenté de nous endormir en prolongeant sa campagne électorale sans rupture de personnage ni de style et en nous berçant de ses doux rêves de civilisation et de culture à la française comme s'il en découvrait soudainement l'existence, l'utilité et le bienfait dans un mondialisme de plus en plus sauvage et barbare.
Nous serions vraiment de mauvaise foi en n'adhérant pas à d'aussi bonnes intentions mais nous serions aussi très naïfs et victimes noyées dans des flots de paroles en nous jetant par dessus bord hypnotisés par le chant de cette sarkosirène qui n'a déjà attiré que trop de braves gens dans son sillage abyssal.
Depuis le début des temps l'évolution du monde et de l'humanité s'est faite à coups et contrecoups de bouleversements et de révolutions plus ou moins catastrophiques et l'homme ne dispose que du language pour en témoigner tout en sachant qu'il ne peut échapper aux écueils de l'interprétation des évènements et que n'ayant jamais pu avoir au cours de ses errances de réelles certitudes sur sa raison d'être dans l'univers il ne pourra sans doute pas davantage avoir une vision de l'avenir autre que celle de ses rêves et fantasmes malheureusement de plus en plus fous car encouragés par la science et autres fanatismes idéologiques ou religieux qui désormais tiennent lieu de vérité et l'entraînent inéluctablement à sa perte avec tout ce qui vit sur cette planète.
Et c'est alors que notre brave et peut être courageux Président se croit investi d'une mission d'apôtre civilisateur dans le chaos de l'affairisme monétaire mondial. Ce doit être pour lui un cauchemar aussi diurne que nocturne que de concilier civilisation, humanisme, solidarité, générosité, équité, partage des ressources, liberté ( d'expression ), égalité ( des chances ) fraternité ( des peuples ) et autres droits de l'homme avec sa nature et son éducation d'homme privilégié entouré des mêmes privilégiés et de nantis, éprouvant peut être dans ce bas monde de misère quelque gêne et scrupule à faire partie d'une élite convaincue d'avoir toutes les raisons d'avoir raison et d'être la classe élue pour gouverner le monde en imposant la pensée unique d'une civilisation occidentale fille des antiques concepts gréco-latins et bibliques dont le triste aboutissement actuel est le débile modèle américain que la majorité des peuples de la terre sera amenée a adopter de gré ou de force.
Notre très original et donc génial Président de la rupture et du changement ne peut honnêtement que souffrir de cet état paradoxal où il se trouve dans une France dont il dit vouloir défendre et faire rayonner les dites valeurs à travers le monde et sa fascination pour la culture américaine dont nombre de peuples sur terre ont subi les méfaits à commencer par les millions d'indiens massacrés qui n'ont eu droit à l'intégration qu'après totale désintégration puis les autres millions de noirs déportés d'Afrique vers les Amériques pour y endurer le plus sinistre des esclavages. Certes ce temps passé sous silence et sans condamnation est remplacé par l'oubli mais sous d'autres formes le tempéremment et le comportement actuel des descendants de ces immigrés venus de l'ancien monde pour fuir quelque mauvais sort ou chercher fortune avec la brutalité coutumière des envahisseurs révèle encore à la face du monde ces tendances à la domination du plus fort, au culte du pionnier prétendu civilisateur mais en réalité porteur de ruine et de mort dans les territoires qui ont du se soumettre à la loi du blanc.
Et hormis la toute puissance de son dollar et de son armée la plus forte du monde, son hégémonie encore incontestable et son impérialisme tentaculaire on peut se demander quels attraits ou sortilèges américains ont toujours le pouvoir de fasciner notre Président soi disant défenseur des minorités, traditions et cultures ancestrales des peuples et nations.
Est ce la culture du révolver, du cow-boy macho qui tire plus vite que son ombre ( très respectable en B.D. française ), de Mickey, de Coca, de MacDo, des séries interminables, des téles réalité, de l'apologie de la violence et de l'horreur , du culte du sensationnel, de tous les extrèmes et de tout ce qui peut flatter les instincts les plus primitifs auprès des foules et chez les individus malades des pires refoulements, victimes de l'hypocrisie d'une société puritaine à l'excès où la sexualité tabou se défoule en agréssivité guerrière.
Le nombrilisme des fans du modèle américain les rend inaptes à comprendre le reste de la planète, encore moins à le respecter ce qui ne serait pas catastrophique s'ils se contentaient de mâcher leur chewing gum à domicile sans aller le cracher partout dans le monde sans gêne ni vergogne. Ils souhaiteraient probablement être aimés et en ôdeur de sainteté hors de chez eux mais tellement imbus d'eux mêmes il n'est pas certain qu'ils se rendent compte que le plus souvent on ne peut pas les sentir excepté lorsqu'ils puent tant le souffre qu'ils évoquent le passage de Satan et de ses légions comme le prétendent d'abominablesz terroristes florissant sur ce terreau putride dans la jungle de la Finance.
Tous les ennemis jurés du Satan américain savent bien que notre Présdent est un fan avoué de l'Amérique, du mode de vie anglo-saxon en général, qu'il défend résolument le capitalisme qu'on pourrait difficilement imaginer libéral quoiqu'il en pense, qu'il soutient donc tous les lobbies de l'argent au détriment des plus démunis, qu'il est complice de l'hypocrisie générale des " démoncraties "totalement incapables de répartir plus équitablement les richesses extraites du sol et sous sol de la planète et qu'a leur entendement il est donc passible comme le Grand Satan américain du châtiment d'AlQaïda.
Nous avions prévenu les électeurs français de ce risque potentiel pendant la campagne présidentielle et il semble que nos craintes aient été justifiées en apprenant aujourd'hui par les médias qu'une menace d'actes terroristes sur le territoire français a été prise très au sérieux par les services de renseignements très compétants en ce domaine.
Evidemment nous prions de tout coeur pour que l'avenir nous dise que nous nous sommes lourdement trompés et que notre Président se révèle être le meilleur homme du monde et qu'il est aussi digne de confiance lorsqu'il prétend pouvoir sortir la France de l'ornière où ses prédécesseurs l'ont fourvoyée depuis ce fatal Mai 68 qu'il rejette dans la poubelle de l'histoire qui ne doit pas se répéter même si comme aujourd'hui le pouvoir d'achat de l'époque mettait le patronat et le capital en péril.
Pour en juger attendons Mai 2008.

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